CHAPITRE IV
Préparatifs
Dans la troupe ou était JO le ‘’Petit frère’’ de Séverino , on s’affairait fermement et comme on était ‘’ les instigateurs, on mettait un point d’honneur à faire plus que le possible, on voulait être présent partout. Il fallait du temps, du matériel et de l’argent. Le temps fut celui des loisirs de tous. Plus de sports, plus de cinémas, plus de boums chez les copains, mais on cherchait à gagner le maximum d’argent pour acheter du matériel. Non, ‘’ils’’ ne feraient pas tout, la Troupe avait juré que le résultat dépasserait toutes les espérances.
Les uns, tirant une charrette à bras, collectaient vieux papiers, chiffons et métaux non ferreux pour les revendre à un chiffonnier de la ville, avec qui on avait posé un convention. Les membres féminines de la troupe gardèrent des enfants, aidèrent les personnes âgées, firent des commissions ou allèrent aider les commerçants.
Quelques garçons allèrent dans les garages laver des voitures. Les plus intellectuels passèrent leurs grandes vacances à donner des leçons particulières à de jeunes élèves pour faciliter, à la rentrée, l’action à la classe supérieure.
Les aînés furent animateurs de colonies de vacances, moniteurs dans les ruches enfantines, ou plongeurs dans les restaurants de la ville.
D’autres aidaient les concierges à nettoyer lesH.L.M. dehors et dedans .
On fit même les moissons, la cueillette des fruits, les vendanges et…. ;la manche ! Et scrupuleusement on apportait ce qu’on avait gagné. Dans un coin du local Scout, un tronc fait d’une boîte en bois percée d’un trou engloutissait, au fur et à mesure grosses et petites pièces de monnaie, chèques et billets.
Deux jours avant Noël, une grande activité régna devant l’entrée du H.L.M., et dans le hall d’accès aux appartements. Au grand soir, et à la grande curiosité des habitants, un groupe de dix militaires en treillis fermait, à l’aide de panneaux d’isorel, le hall en question. On branchait des appareils de chauffage et de sonorisation. On campa un podium et on étendit des guirlandes multicolores. On apporta des tas de paquets de toutes dimensions, de la vaisselle, des bouteilles, et des nourritures faciles à manger ‘’ même avec les doigts’’ d’après Séverino qui tenait à son idée, symbole pour lui de simplicité.
Lorsque le hall fut dûment clos, on étendit un immense calicot’’ Joyeux Noël à Tous !, sur le mur du fond. On décora avec des boules brillantes, des branches de sapin, de gui et de houx. Dans un coin du hall, on campa une crèche vivante, où devaient figurer des représentants de toutes les races habitant dans le H.L.M.
Cette crèche fut l’œuvre de Severino et de ses camarades.
Louveteaux, Guides et Jeannettes en uniformes impeccables, devaient assurer le service, avec des cheftaines Louveteaux.
Louveteaux, Pionniers et Raiders avaient confectionné des montagnes de sandwiches de toutes sortes, tandis que les mamans s’étaient chargées des pâtisseries, ce dont témoignait une table à tréteaux, chargée jusqu’à l’encombrement de tartes gâteaux et autres pâtisseries. Chaque Maman de chaque Scouts avait tenu à offrir son œuvre. On mangerait dans de la vaisselle en carton ou en matière plastique. On boirait dans des gobelets jetables. Ça aurait au moins le mérite d’éviter les accidents. Il y aurait du café, mais il n’y aurait pas d’alcools ; boissons à base de lait, sodas et jus de fruits de toutes sortes, calmeraient les soifs les plus tenaces et les plus coriaces.
On écouterait des chants de Noël et de la musique de chacun des pays de ceux que l’on avait invités. Une chaîne hi-fi, ses passeurs de disques et un disc-jockey témoignait de cette intention. On l’avait installée dans un coin du vaste hall. Sur le podium, il y avait un micro, avec un technicien prêt à intervenir au moindre pépin.
Et tout naturellement, on avait invité tous nos amis de la ‘’zone’’. On trouvait là, fraternellement réunis autours de tous les habitants de l’immeuble, Django, Jeannot, Bamako, Ali, Raimundo, Dédé et Marie.
On trouvait aussi les marginaux de toutes sortes ( ex : détenus, désoeuvrés et autres.) et les sportifs convaincus mais démunis de tout ( Pongistes, Footballeurs et Tennismans ) qui avaient mis en guise de fête, leurs survêtements les meilleurs.

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