Petites histoires courtes avant d'aller au dodo...
( j'ai trouvé ces charmantes histoires courtes dans d'anciens numéros de Femme Actuelle )

Nounours de neige

Dans le jardin tout blanc, Cathy sculpte.
Pas un bonhomme de neige mais un animal de neige !
Voilà ses quatre pattes, son corps et puis sa tête.
« Quel joli Nounours de neige ! » la félicite sa maman.
La fillette voudrait rester dans le jardin avec son nounours.
Mais le vent se lève, il faut rentrer.
Le lendemain, elle court dans le jardin retrouver son copain... il a disparu.
Quelle déception pour la fillette, qui cherche son ami toute la journée !
La nuit tombe, Cathy lève les yeux vers les étoiles.
Surprise, le voilà, son Nounours de neige !
Il est allé rejoindre sa maman, la Grande Ourse.
Alors, Cathy sèche ses larmes et rentre dans sa maison... auprès de sa maman.

Jeanine Vivot

Nuit d'amour en hiver

Le petit lac est amoureux de la lune.
Au printemps, en été comme en automne, la lune l'effleure de ses rayons d'argent et le remplit d'amour.
Mais elle glisse sur l'eau comme une barque d'opale, ou bien elle roule,
ronde et fraîche, telle une pastille de menthe.
Le petit lac est émerveillé par la grâce de sa belle..
Il a tout tenté pour la séduire, lui offrant ses moires, ses nacres, ses nénuphars et même une libellule mauve.
Mais la belle a continué de glisser ailleurs, toujours plus loin, vers de nouvelles amours...
et puis l'hiver est arrivé et le petit lac est bien content.
Le gel a durci ses eaux, le voilà bloc de glace où la lune est emprisonnée.
Enfin le bonheur !
Sa bien-aimée ne pourra s'échapper qu'au prochain printemps.

Francine Trimbach

Le Père Noël est un malin

C'était l'année dernière, le 25 décembre au matin.
En rentrant chez lui, le Père Noël s'est aperçu
qu'il avait oublié au fond de sa hotte les cadeaux du petit Pierrot.
Son char était au garage, ses rennes dormaient, le Père Noël était bien embêté :
comment attraper cette bêtise ?
Alors, le Père Noël a eu une idée.
Il a téléphoné au marchand de sable pour qu'il fasse dormir la famille de Pierre jusqu'à midi.
Puis il est monté sur son super turbo-réacteur...
Ni vu ni connu, la famille a fait la grasse matinée et lorsque Pierrot s'est réveillé,
ses cadeaux étaient dans la cheminée...
Malin le Père Noël !

Jeanine Vivot

Étoile d'hiver

Une étoile filante s'est perdue...
elle file à gauche, à droite, sans trouver son chemin.
Il fait froid dans le ciel, la voilà fatiguée ; elle veut se reposer.
Passe une chouette qui lui conseille d'aller dans le désert ou sur l'océan.
« Trop loin, répond-elle. Et je ne sais pas nager ! »
Elle l'invite alors dans son nid : 
« Tu seras un peu serrée avec les petits. »
L'étoile s'y niche avec plaisir, bien au chaud.
Enrobée de duvet, elle devient si douce qu'elle se change en edelweiss,
la fleur des neiges, l'immortelle qui pousse sur les montagnes.

Francine Trimbach

Un papillon tout blanc

Le vent de décembre a ouvert les portes du ciel.
La neige tombe et trois petits flocons découvrent la terre.
Le plus frileux,  attiré par la chaleur d'un feu de bois,
se pose sur le bord d'une fenêtre... où il fondra, le pauvre !
Le plus curieux, hypnotisé par le reflet de la lune, 
se mire dans un lac gelé, et plouf... il se noiera, le pauvre !
Mais le petit dernier, fatigué, s'arrête dans un bois et s'endort sur la branche d'un sapin.
Heureux petit flocon blanc !
Car, quand le printemps viendra, le chant des oiseaux le réveillera,
la fée de ce bois le touchera de sa baguette et le changera en un papillon... tout blanc !

Jeanine Vivot

Le sapin qui s'ennuie

Dans la forêt, tous craignent Pinpin, le sapin,
car il est couvert d'aiguilles.
Les oiseaux refusent de faire leur nid dans ses branches :
« Tu piques, tu devrais te raser. »
Les écureuils disent non à la même proposition :
« Merci, nous avons déjà ce qu'il faut. »
Seul un hérisson vient le consoler.
Mais hélas, il ne grimpe pas aux arbres.
Et Pinpin se sent bien seul quand le Père Noël vint à passer et déclare :
« Le bel arbre, les belles aiguilles !
Je pourrais accrocher mes guirlandes et mes lumières. »
Chut, c'est le mois prochain.

Francine Trimbach

Des nuages frileux

Dans une salle d'attente céleste, de petits nuages sont assoupis.
L'hiver est rude et ils sont revenus enrhumés de leur dernier voyage près de la Terre.
Une fois réveillés, ils décident d'aller refaire un tour vers les humains.
Mais comme il fait froid, ils endossent des imperméables gris, des passe-montagnes,
des moufles et des chaussettes en angora gris foncé.
« Halte-là ! leur dit le gardien du ciel, allez vous rhabiller !
Aujourd'hui ne peuvent sortir que des nuages roses ou blanc.
 »
Frileux mais obéissants, ils sont revenus dans des doudounes de duvet blanc.
Et cet été, quand le ciel sera bleu, ce sera encore grâce à eux !
Car ils auront si chaud dans leurs doudounes qu'ils seront obligés d'aller se changer...
au vestiaire du ciel.

Jeanine Vivot

Le glaçon de lune

Un glaçon brillait au soleil.
Il était si beau que la reine des Neiges venait l'admirer.
Hélas, sa beauté fut de courte durée.
Le glaçon brilla tant sous les rayons d'or qu'il fondit...
Son frère, lui, vivait à l'ombre d'une branche.
Il brillait les soirs de pleine lune, quand les rayons d'argent étaient si glacés
que personne ne se promenait dans la forêt.
Ainsi, à l'abri des regards, le glaçon de lune vécut assez longtemps
pour raconter à ses petits enfants que :
« Pour vivre heureux, mieux vaut vivre caché ! »

Francine Trimbach

Étoile de Noël

Trônant sur la table du réveillon, des melons ronds contaient fleurette à des gaufrettes
tandis que caramels mous et noix de cajou papotaient.
La crème à la vanille chuchotait des mots d'amour à un mille-feuille
alors que babas et nougats riaient aux éclats.
Seule, du haut du sapin illuminé, l'étoile d'argent ne disait mot.
Brave petite, ton silence était éloquent !
Car toutes les douceurs ayant disparu, tu étais sûre de deux choses :
d'être avec nous encore aujourd'hui et l'an prochain, 
d'illuminer de ton pauvre papier d'aluminium le plus beau des sapins !

Jeanine Vivot

Chloé et son ange

Un jour, Chloé, qui est sage comme une image,
rencontre un ange et lui demande de lui prêter ses ailes.
L'ange accepte et voilà la fillette qui s'envole.
L'ange se précipite chez le pâtissier et se bourre de gâteaux.
Puis il va jouer au foot avec de mauvais garçons.
Il paraît même qu'il s'est battu avec eux !
Mais là-haut, volant au-dessus des arbres, Chloé a le vertige.
Alors elle redescend et rend son bien à son copain, très content de le retrouver.
Parce que, sans ses ailes, cet ange allait devenir un vrai petit diable !

Francine Trimbach

La lettre au Père Noël

Léa est triste.
Elle veut demander une patinette bleue au Père Noël, 
mais elle ne sait pas écrire.
A peine endormie, une fée lui apparaît, suivie d'une mouche que,
d'un coup de baguette magique, elle fait danser.
Et la voilà, de ses pattes agiles, 
dessinant, griffonnant sur une page blanche.
A son réveil, Léa, qui est une fine mouche, montre cette lettre à Mamie qui s'écrie :
« Mais c'est illisible ! » Léa ne dit rien.
Elle sait que le Père Noël sait lire les pattes de mouche,
et qu'il lui apportera sa patinette bleue.

Jeanine Vivot

Chagrin de Nounours

Nounours pleure dans les bras du petit Hugo :
« Je n'ai pas de maman, ni de petite sœur comme toi, c'est triste ! » 
Devant ce gros chagrin, l'enfant s'en va battre les chemins de campagne,
s'enfonce dans les bois, cherche la famille de Nounours... et revient bredouille.
Mais une nuit, une idée lui vient :
« Regarde Nounours, ces étoiles qui dessinent dans le ciel un grand et un petit chariot,
c'est ta famille, on les appelle aussi Grande et Petite Ourse. »
Alors, ce soir-là, Nounours s'est endormi dans les bras de son camarade
et depuis il ne se sent plus seul au monde.

Francine Trimbach

Bonne nouvelle

Les flocons de neige perdent patience.
Ils sont prêts pour leur grand voyage d'hiver et rien n'arrive.
La bise a beau souffler, le soleil continue de briller.
« Il se croit en été ! » disent les vents du nord en hurlant dans les cheminées.
L'ouragan et la tornade s'en mêlent, tandis que le soleil, tout pâle, se cache derrière les nuages.
Les flocons en profitent alors pour tomber sur la terre et envahir le paysage.
De rage, le soleil a attrapé une jaunisse.
Et bonne nouvelle pour les enfants :
les vacances d'hiver sont prolongées d'un mois.

Jeanine Vivot

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