Roméo et Juliette
(extrait)

Juliette paraît à une fenêtre

 

 

Roméo :

 «  Mais silence ! quelle lumière éclate à la fenêtre ?

C'est l'orient et Juliette est le soleil !

Lève-toi, clair soleil, et tue l'envieuse lune

Déjà malade et pâle de chagrin

De voir que sa servante est bien plus belle qu'elle.

Ne sois pas sa servante puisqu'elle est envieuse,

Sa robe de vestale n'est que malade et verte

Nul ne la porte sinon les fous, rejette-la.

Voici ma Dame ! oh elle est mon amour !

Oh ! si elle savait qu'elle l'est !

Elle parle et pourtant ne dit rien, mais qu'importe,

Ses yeux font un discours et je veux leur répondre.

Je suis trop hardi, ce n'est pas à moi qu'elle parle :

Deux des plus belles étoiles dans tout le ciel

Ayant quelque affaire, ont supplié ses yeux

De briller dans leurs sphères

Jusqu'à ce qu'elles reviennent.

Que serait-ce si ses yeux étaient là-haut

Et les étoiles dans sa tête ?

Car l'éclat de sa joue ferait honte aux étoiles

Comme le jour à une lampe, tandis que ses yeux au ciel

Répandraient à travers la région aérienne un si grand éclat

Que les oiseaux chanteraient, croyant la nuit terminée.

Voyez, comme elle pose sur sa main sa joue !

Oh ! si j'étais le gant sur cette main

Que je puisse toucher cette joue ! »
Shakespeare, 1594  (Acte II, scène 2)

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Le midi " Hymne à l'amour "
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