Oui, oui, oui, c' est bien moi, Tasha. Prête-moi ta
petite épaule pour pleurer. Aie, il faut que tu
saches que j'ai passé un très mauvais quart
d' heure. Je vais me
souvenir pendant très longtemps de cette sale
journée...
Ça
a déjà commencé le matin. Thérèse m'a dit
- Ouste la grosse, lève-toi.
Thérèse dit toujours que je suis petite, alors je n'
ai pas bougé. J'ai pensé qu' elle parlait à Gérard
la grosse bedaine hi hi hi car elle l'appelle souvent
"son gros nounours d' amour. "
Bon,
elle arrive près de moi et me dit
- Tu es bien paresseuse ce matin.
Lève-toi et viens faire ton petit pipi car
aujourd'hui c'est le grand jour.
Je
pense aussitôt :
- Youppie, une promenade en auto !
Et bien non, chemin faisant je remarque
qu' on passe un pont et je me dis :
- Ah ah, je sais maintenant où l' on va; chez le vétérinaire
et je ne peux pas me sauver.
C' est certainement pour le gros examen de
chaque année.
Je
me couche alors sur la banquette arrière et je ne
bouge plus. Trente minutes plus tard, la voiture s'arrête
et Thérèse en sort. Elle ouvre ma portière mais je
ne veux pas sortir. Elle me tire par le collier mais
je me couche sur le dos, les 4 pattes en l'air.
Thérèse
me dit alors :
- Tasha, arrête de faire le bébé. Viens,
sinon tu n' auras pas de bonbon.
En
entendant le mot bonbon, cochonne comme je suis ha ha
ha, je saute en bas de l' auto et je m' assois pour en
avoir un... mais pas de bonbon. Thérèse dit :
- Seulement tantôt, si tu es fine.
Arrivée
devant la porte de celui chez qui je ne veux pas aller
( oui ce vétérinaire qui suce mon sang comme une
sangsue ), je tire et je tire encore pour retourner à
l' auto. Mais pas moyen car un monsieur a remarqué
que ma maîtresse a de la misère avec moi. Il me tire
alors par mon collier et me rentre de force dans la
salle d' attente. Thérèse prend un petit papier à
l'entrée et on attend notre tour.
Il
y avait un gros chien qui jappait en me regardant
et je me suis vite cachée derrière les jambes de Thérèse.
J' entends soudain mon nom, mais je ne veux pas y
aller.
Thérèse me tire, ainsi que l' homme qui l'avait
déjà aidé auparavant.
On
arrive dans le bureau et le monsieur à la grande robe
blanche me prend dans ses bras et me place sur sa
table. Il me flatte un peu la tête et demande comment
va la Tasha. Il étire un œil et sa petite lumière
m' aveugle. Il étire ensuite l' autre œil en me
disant
- Tu as de beaux yeux Tasha.
Il ouvre aussi mes babines : "Oh les belles dents
!" qu' il me dit.
Moi
j'aurai bien voulu lui répondre : "C'est pour
mieux te mordre ha ha ha..." mais Thérèse qui a vu que je
retroussais mes babines contre le vétérinaire a dit
:"Bonne fille Tasha !" en me fermant
la bouche avec ma laisse.
Le
vétérinaire se met à me fouiller partout dans le
poil et je me disais qu' il se prenait pour une
guenon qui cherche des poux à son bébé. Il
met ensuite dans mon petit trou, ce maudit bâtonnet
qu' il dit être un thermomètre. Quand il eut
fini de me tripoter un peu partout, il dit enfin à ma
maîtresse :
- Tasha est en bonne santé, mais elle n'est pas fine,
oh non !
Il
m'a donné ensuite mes 2 injections ainsi que celle
contre la rage et j'ai pensé que tout était terminé
maintenant. Mais non, il appelle un grand
monsieur, son infirmier, et lui dit de me tenir la tête
pendant que lui me pique pour prendre une pleine
bouteille de mon sang. Je vous l'ai toujours dit,
celui-là c'est une vrai sangsue !
Il
assure à Thérèse qu'on lui donnera les résultats
par téléphone dans les 4 jours.
( c' est la prise de sang pour savoir si les chiens
ont des vers du cœur )
Il lui remet également une boite qui contient le
médicament à mettre entre les omoplates contre les
puces et les vers. Pour terminer, il lui demande
quelques beaux petits dollars. Quoiiiiiiiiiiii, le
payer pour m'avoir martyrisée
ainsi !!!
Thérèse sait très bien que je n'aime pas le
vétérinaire et pense à me mettre une muselière à
la prochaine visite, car elle a peur que je le morde.
Ma
journée n'est pas encore finie car avant de commencer
les médicaments sur mon dos, Thérèse veut que je
sois propre. C'est donc l'arrêt chez Tante Chantal au
salon de toilettage et j'en ai encore pour deux heures et
demi.
Elle
commence par m' arroser dans son grand bain, puis c'
est le savonnage et ensuite je te dis qu'elle a bien
frotté. Mon corps swinguait dans tous les sens
et mon poil volait partout avec le savon. Chantal
donne de beaux becs tout le temps qu' elle me lave.
J' avais tellement de poils d' hiver qui partaient
que son bain a bloqué. Moi j' ai glissé et j' ai eu
plein d' eau dans les oreilles. J' ai aussi bu la
tasse, pouf c' était dégoûtant !
Oh là là, non contente d'avoir plongé dans cette
eau savonneuse, la voilà qui me rince encore avec la pomme
de douche. Elle fouille aussi dans mes oreilles et
lave ensuite mon petit péteux. Lui le vétérinaire
il y rentre son petit bâton, mais elle, c'est son
doigt qu'elle y met pour nettoyer les glandes anales.
Que ça pue ce liquide dans les glandes anales, pire
qu'un caca de bébé !!!
Sais-tu
ce que j'ai fait ensuite ? Imagine la belle Husky que
je suis (ha ha ha) avec tous mes poils. Alors avec
toute cette eau que j'avais sur moi, je me suis mise
à me secouer et à me secouer encore et, devine....
C'est Chantal qui a tout pris. Ses vêtements
collaient sur sa peau et tout le monde s'est mis à
rire.
Même
si moi je n'en voyais plus l'intérêt, je suis
passée quand même au séchage. Tout le poil d'hiver
s'envolait et redescendait dans la salle de toilettage
comme de la neige à Noël. Il y en avait partout, en
veux-tu en voilà ! On ne voyait plus rien et il y en
avait partout sur le linge et même dans les yeux et
la bouche. Elle a arrêté quelques instant de me
sécher le temps que cela s'éclaircisse puis a enfin
fini son travail sur moi.
En tout cas vous pouvez me croire, elle a eu ensuite
bien du ménage à faire après mon passage chez elle
!
Le
lendemain de cette terrible journée, Thérèse a mis
sur mon dos, la première dose du liquide Révolution
C'est
tout pour aujourd'hui, alors à la prochaine
Tasha
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