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Blanche, la petite
effraie
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Je me présente,
on m'appelle Blanche.
On
m'a trouvée
dans le bois, près du chalet de Thérèse, à Val des Monts. Cet endroit se situe à environ quatre
heures trente de route depuis Montréal.
C'était à l'aube du 10
Mai 1990, il y avait une belle rosée et
le soleil commençait à montrer ses beaux
rayons et à réchauffer le sol. Thérèse
décide de s'asseoir sur une pierre pour admirer ce
magnifique lever de soleil sur le lac, quand
brusquement elle entendit un petit bruit. Elle
regarde, cherche autour d'elle ce que
c'était, et
voila qu'une petite boule grise et blanche bouge juste
là, à 3 pieds d'elle.
Elle avance
tranquillement, ne sachant pas ce que c'est, puis
elle se penche et me touche de son index. Moi
j'ai très peur, je ne bouge
plus, mes yeux sont fermés très très fort et seules
mes pattes griffées qui tremblent, montrent que
je suis encore en vie. Je sens une douce main qui me
prend avec précaution et une petite voix rassurante
me dit alors : " N'aie
pas peur, tu es très beau, tu vis et tu vas
continuer à vivre. Tu es petit et tes ailes sont si
petites, ah que tu es beau! ". Tout
à coup, je sens une bonne chaleur et un gros toc
toc toc toc : j'étais près du coeur de Thérèse qui me réchauffait.
En entrant dans le
chalet, elle
m'enveloppe avec un linge qui se trouvait près de
sa cheminée. C'était chaud et douillet comme
dans le nid de ma maman ! Je
l'entends demander à quelqu'un ( Gérard )
d'aller acheter une boite de nourriture pour bébé,
en attendant quelle-même puisse
aller chercher de la pâtée pour bébé oiseaux.
Je refusais cette nourriture, mélangée à
du jaune d'oeuf, du lait chaud et 1 goutte de miel.
En voyant cela, Thérèse partit de suite au magasin
spécialisé ( pet shop ) afin d' acheter des mets
pour bébés oiseaux. Quand
à moi, j'étais cachée
sur son coeur et personne ne m'a vue.
De retour au chalet, elle
me prépara ce mélange, et là j'ai mangé comme
une petite gloutonne.
Deux semaines plus
tard, j'étais perchée sur son épaule à
l'heure du dîner et je lui pique les doigts. Elle décide
de me faire goûter son steak haché que
je trouve très bon. elle me donnait seulement des petits
morceaux rouges car Thérèse aime sa viande
saignante ( et moi aussi ).
Mes
futurs repas se composèrent
donc de
petits morceaux de viande rouge ainsi que des
graines pour oiseaux.
Elle me
demandait parfois : " qui es-tu petite beauté ? "
Et
deux mois passèrent...
Un jour, alors qu'
elle me prit au bout de sa main, j'ai ouvert
mes ailes en bombant mon petit torse, pour lui
montrer que j'étais une effraie. Elle
a bien rit de me voir ainsi, et à partir
de ce moment, je volais partout dans la
maison.
Un autre jour,
elle a envoyé des morceaux de viande
en l' air et
je me demandais ce quelle faisait. Alors je me suis
mise à voler et j'ai attrapé cette chose. C'est ainsi que Thérèse m'apprit à
attraper ma
nourriture pour me nourrir. Parfois, j'atterrissais même
sur la table pour m'emparer d' un morceau de viande dans
une assiette (hi hi hi )
Thérèse ne
savait pas quel age j'avais quand elle m' a trouvée,
et moi non plus d'ailleurs. En Août,
j'avais repris des forces et pris de bonnes griffes
( elle m'avait montré comment m'en servir ).
Et le 24 Août
1990, un Monsieur se présenta à la maison en
disant qu'il venait me chercher, car elle n'avait pas le
droit de me garder, que c'était défendu. Il dit
aussi qu'il
fallait qu'il m'emporte dans sa petite cage, pour être
avec d'autres oiseaux de la faune, dans un zoo.
Thérèse lui dit : " Non jamais ! " et
elle pleurait.
Je crois que j'avais tout compris; quand elle ouvrit
la porte pour lui dire de partir, moi
j'ai pris mon envol, tout seul, comme un grand.
Thérèse criait : " Vas y, vole, vole plus
haut, plus haut ". Mais je n'entendais
plus que ses petits cris de joie, oui, oui, oui...
Ce Monsieur a dit en partant : " Cet
oiseau a été très bien
soigné, et bien entraîné, ma chère Madame "
et depuis, il n'est plus revenu.
Le
lendemain, je suis venue parader, avec
plusieurs de
mes copains, au dessus du toit de Thérèse et nous lui
avons envoyé nos petit cris de joie à nous.
Elle criait : " c'est beau Blanche,
vas, tu es libre, tu es
libre, je t'aime, je t'aime, tu es libre !
".
(( Ma petite
Blanche est partie, et tout est bien car elle est chez
elle, dans son univers et libre comme le vent.
Quand je
retourne au chalet, je revois toujours dans ma tête
cette petite boule par terre, et ce
beau petit visage blanc en forme de coeur.
Et depuis, chaque été, je dis :
" Bonjour Blanche " à toutes les petites
effraies
( chouettes ), que je vois voler au dessus de
mon chalet dans ma montagne... ))
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Thérèse F.
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