J'ai regardé les poissons de très près !

Allô, c'est moi Tasha !

Si tu habites les environs de Montréal, tu as certainement lu l'article dans le journal où il était question d'un enfant qui a été sauvé de la rivière par son meilleur ami, le 04 février dernier.

Tous les ans, du 26 décembre au 11 février, les Québécois pratiquent la pêche sur la glace. Certains louent des cabanes et d'autres pas. Ils font des trous dans la glace et pêchent des centaines de poissons qu'ils jettent ensuite le plus loin possible sur la glace. Sébastien, qui habite en face de chez nous, était lui aussi parti à la pêche aux petits poissons des chenaux et a bien failli se noyer. Heureusement et grâce au courage de William, un autre de nos petits voisins, il s'en est bien sorti. Félicitation pour ton beau geste William. Sébastien est à présent bien remis de ses émotions.

Aujourd'hui j'ai décidé de vous raconter ma mésaventure quand on est allé nous aussi à cette fameuse pêche, le 10 février. On n'a pas pu louer de cabane car tout était déjà pris. On a alors pris une place sur la glace où sont les trous pour pêcher. C'était une si belle journée ! 

 

 

Cela faisait une bonne heure que je jouais avec les enfants et maintenant qu'ils sont partis, je reste couchée tranquillement pour observer tout ce qui se passe autour de moi. Soudain, un poisson, qu'on a jeté aussi sur la glace, arrive tout droit devant mon nez. Je le regarde et je me demande bien ce que c'est que ça, mais lui se sauve en tournoyant. Intriguée, je le suis et je le vois virevolter encore. Je me dis qu'il doit avoir froid et je me couche donc sur lui pour le réchauffer. Un garçon qui a tout vu arrive en courrant et me crie que c'est le poisson que son père a pêché. Moi, toute contente, je pense qu'il veut jouer avec moi et je me lève donc pour suivre ce nouveau petit compagnon. Comme nous passions devant un trou, le poisson lui échappe et tombe dans l'eau. Je saute tête première derrière lui pour le rattraper, mais je sens soudain quelqu'un qui me tire par la queue et les pattes de derrière. J'entends alors le petit garçon appeler à l'aide, sans me lâcher. Son père, en l'entendant, est venu me tirer de là et m'a étendue doucement sur la glace. J'avais vu les poissons de très très près aujourd'hui, mais j'avais aussi bu toute l'eau de la rivière je crois. Mes oreilles en étaient pleines et cela sortait aussi par les trous du nez. La tête dans l'eau, j'ai fait pas mal de glouglou et je te jure que si le garçon ne me retenait pas je glissais direct dans le fond. " Je crois que ce trou était juste fait pour elle ! " C'est ce que Gilles a dit à Thérèse plus tard.

Tout le monde a eu une bonne peur ce jour-là. Je me suis relevée aussitôt et en m'ébrouant, j'ai éclaboussé tout le monde hi hi hi. En voyant tout ce rassemblement, Gilles et Claude ( les fils de Thérèse ) sont venus voir ce qui se passait et le petit garçon a tout raconté....

Ben moi je vous dis que leur journée de pêche s'est terminée là. Nous sommes tous rentrés à la maison et Thérèse en a eu plein son chapeau de cette histoire. Elle leur a répondu que plus jamais il n'y aurait d'histoire de pêche avec moi et que plus jamais ils ne m'emmèneront là-bas avec eux. " Elle aurait pu se noyer et vous m'aviez dit qu'elle resterait près de vous ! " a t-elle rétorqué encore.

Elle a aussi dit : " Avant de partir, vous allez la laver car elle sent le poisson et je ne veux pas de cette senteur sur elle. "
Ils m'ont donné un bon bain tous les deux au sous-sol. Aïe, je me suis fait savonner. Je crois que ses deux fils ont eu plus de plaisir que moi à cela. Ils m'ont rincée avec la pomme de la douche et ont mis de l'eau partout. Thérèse en a profité pour leur dire de faire le ménage de la salle de bain d'en bas aussi hi hi hi hi 

Ils avaient pêché 800 poulamons ( poissons des chenaux ) mais Thérèse et Gérard qui adorent manger cette sorte de poissons... ben, cette année, ils n' en mangerons pas. Thérèse n'a pas voulu un seul poisson de cette pêche.

 

 

Je me demande bien pourquoi ils ne voulaient pas que je saute dans l'eau et pourquoi ils m'ont ainsi retenue, en risquant de m'arracher les pattes et la queue. L'été, quand nous allons au chalet dans le nord, il me disent toujours : " Viens Tasha, viens ma belle fille. " Moi je m'approche près deux sur le quai, et là plouf je tombe dans l'eau. Chaque fois je me fais prendre !  J'espère  un jour arriver moi aussi à les faire tomber dedans ha ha ha !

J'ai aimé ma journée sur la glace car je me suis bien amusée avec les jeunes, mais je n'ai pas du tout aimé qu'on me tire par la queue et les pattes.

Je voulais juste rattraper un pauvre petit poisson qui était tombé à l'eau !

Grosse bise toute trempée et à la prochaine !

Thérèse F.

Pour les Européens qui me lisent et qui ne connaissent pas cette tradition, allez voir à cette adresse :

http://www.quebecweb.com/marceau/introfranc.html

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