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FÊTE-DIEU
Fête du Corps et du Sang du Christ

Combien d' enfants de nos jours sauront encore nous dire ce qu’est la Fête-Dieu.
Elle n’apparaît même plus sur certains calendriers en France.
Quel dommage !

Et pourtant, cet évènement en rassemblait des foules dans mon enfance…

Le matin, très tôt, c’était l’effervescence dans les rues de notre quartier.
Les adultes étaient déjà levés depuis un bon moment et s’activaient  au dehors
pour enjoliver notre rue de longues bandes de papiers crépons tressées
qu’ils fixaient à chaque bout sur des piquets plantés tout le long du trottoir.
Et pour couronner le tout, chaque piquet était surmonté d’une fleur de papier crépon.
C'était ravissant !

Un peu plus haut dans la rue, les hommes ont dressé une sorte de table haute
que les femmes ornaient à présent de nappes blanches, chandeliers, fleurs etc..
Ils y avait de grands branchages fleuris à l'arrière et même des tapis par terre !

Eh oui, c’était jour de la Fête-Dieu et la grande procession des fidèles passerait tout à l’heure.
Derrière les volets encore fermés, les résidant décoraient harmonieusement les fenêtres
de napperons blancs, bougeoirs, fleurs, images et statues pieuses.
Ils ne les ouvriront qu’à la dernière minute pour en ménager l’effet.

Après le petit-déjeuner, nous revêtons nos plus beaux habits.
Il était alors l’heure de partir pour l’église où aura lieu le départ du cortège.
Il y avait toujours foule et chacun savait où se trouvait sa place...

Les enfants avaient l’honneur d’ouvrir la marche, surveillés par quelques adultes.

Ceux qui avaient fait leur Première Communion quelques jours auparavant
étaient à nouveau vêtu de leur habit de cérémonie.
Les mamans apportaient de jolis paniers remplis de pétales de roses qu'elles accrochaient
autour du cou de leur progéniture grace à un long ruban.
Pendant toute la durée de la marche, ils avaient pour mission de jeter des pétales de roses
sur la route du Saint-Sacrement et le faisaient avec beaucoup de conviction.
Les autres enfants petits et grands suivaient... mes frères et moi étions parmi eux.

Derrière-nous, se tenaient les enfants de chœur et derrière, les 4 hommes
qui portaient ce que nous appelions le ciel (le dais).
C’était une sorte de grand parasol carré très somptueux à quatre pieds.
Le prêtre marchait en dessous et portait le Saint-Sacrement recouvert.
L’objet de piété doré qu’il tenait précieusement entre ses mains ressemblait à un grand soleil
avec un socle (l’ostensoir) et au milieu, une fenêtre ronde laissait entrevoir l’hostie consacrée
qui se trouvait emprisonnée à l’intérieur.

On remarquait ensuite tous les hommes qui tenaient les drapeaux
des diverses associations religieuses.
La chorale suivait en chantant, entre autres, le Tantum Ergo,
le Lauda Jerusalem Dominum et le Salve Regina.
Les hommes marchaient derrière et en queue de cortège se trouvaient
les femmes avec les tout-petits enfants dans les poussettes ou les landaus.

Pendant la marche nous admirons les belles fenêtres maintenant visibles,
les trottoirs fleuris et partout, les fanions aux couleurs de l'Église.
Il y avait 3 arrêts devant des reposoirs (les hautes tables décorées) et l'on se mettait tous à genoux
à la vue du Saint-Sacrement que le prêtre nous présentait.

Les gens qui n'effectuaient pas le parcours, sortaient quand même de leur maison pour prier.
Certains nous souriaient en nous reconnaissant tandis que d’autres se signaient.
Mais tous attendaient que nous soyons repartis pour rentrer chez eux.

Arrivés à nouveau devant l’église, c’était l’heure de la messe.
Les garçons et les hommes allaient dans les bancs de droite en entrant,
tandis que les filles et les femmes dans ceux de gauche...

Ce qui m’avait toujours fasciné pendant les messes du dimanche,
c’était le moment où le prêtre montait les escaliers (en chaire).
Il tenait de là-haut son sermon (Homélie) qui paraissait durer des heures.
Devant les yeux baissés de toute l’assemblée, son discours résonnait haut dans l'édifice.
Moi je n'y comprenais rien mais je sentais bien que les gens n’étaient pas très à l’aise hi hi hi. 

Aujourd'hui La Fête-Dieu s'appelle officiellement Fête du Saint-Sacrement

Maman préparait son petit coin décoré à côté de la maison.
Ici un jour de la Fête-Dieu avec mes deux frères en avant-plan.

Chez Manon © 2003