Ah que j'aimais les beaux
jours quand on passait des heures allongées
dans l'herbe sous les grands platanes !
On cueillait la petite fleur jaune si
délicate, qui s'appelle le bouton d'or,
et on la mettait sous le menton des copines
pour savoir si elles aimaient le beurre...
Quand la sonnerie aigrelette
du marchand de glace se faisait entendre,
nous courrions à toute vitesse quémander
auprès de nos parents
la petite pièce qui nous permettrait
d'acheter une petite boule dans un cornet
fondant sous la langue.
Vanille, fraise, chocolat et pistache, ces
simples mots avaient déjà un avant-goût
de paradis...
Nous jouions sur le coté de
la maison.
Il y avait du sable par terre.
On traçait à l'aide de petits bâtons, des
routes pour jouer aux billes avec les
garçons.
Garçons et filles jouaient
également à la corde à sauter.
On prenait une longue corde que deux enfants
faisaient tourner.
Les autres sautaient en même temps au passage
de la corde
jusqu'au moment ou l'un deux se prenait les
pieds dedans.
Le gagnant était celui qui resterait le dernier
à sauter...
Le houla oup qui était un
grand cerceau de couleur avait aussi la cote
à cette époque.
On se déhanchait de tous côtés pour que le
cerceau tourne autour de notre taille le plus
longtemps possible.
Moi je n'étais pas très bonne à ce jeu, il
retombait rapidement et lamentablement le long
de mes petites jambes.
Les plus grands se
construisaient des petites voiturette avec des
caisses en bois
et des roues récupérées de vieux landaus
inutilisables.
D'autres encore prenaient
deux grandes boites de conserves vides qu'ils
perçaient de deux trous chacune.
C'est là qu'ils fixaient, d'un gros noeud,
les deux bouts de la longue corde tenue dans
la main
qui permettrait de retenir les boites sous les
pieds.
C'est vrai que nous adorions marcher dans les
rues avec nos échasses improvisées.
Ce qu'on aimait également,
c'était de jouer au jeu de la marelle.
On jetait une petite pierre bien visible dans
des cases tracées sur le sol
et il fallait la récupérer en passant d'une
case à l'autre sur un seul pied.
En sortant à l'arrière des
jardins, il y avait là une grande pente qui
servait à l'époque de décharge.
Nos parents nous interdisaient d'aller y
jouer, mais comme nous n'étions pas des anges
non plus,
nous profitions parfois de leur inattention
pour désobéir.
On cherchait alors un grand morceau de
revêtement de sol en plastique pour s'asseoir
dessus
et on dévalait la pente à toute allure.
A cette époque, les
marchands passaient de maison en maison vendre
toutes sortes de choses.
Je me souviens que l'un d'eux nous vendait
même des slips de bain aux couleurs très
gaies
que nous portions ensuite pendant toute la
saison chaude.
Au bas de notre rue, se
trouvait un grand terrain vague.
Un jour il a été transformé en terrain de
jeu pour les enfants.
Rien à voir bien sûr avec ce qu'on voit
aujourd'hui dans nos villes,
mais pour nous, c'était quand même ce qu'on
avait vu de plus beau.
Il se composait de deux
balançoires fait d'un support central et d'
une longue planche de bois.
De part et d'autre de la planche, un arc pour
se tenir les mains.
Il fallait être à deux pour se balancer et
il valait mieux que le poids de nos corps
soient équilibré
sinon l'un restait en l'air tandis que l'autre
était cloué au sol hi hi hi.
Ah oui, un gros pneu en caoutchouc (de chaque
côté)
à demi enfoncé dans le sol faisait office de
tremplin pour remonter quand on arrivait
dessus
mais aussi pour amortir le choc sur nos
petites fesses quand on redescendait...
Il y avait aussi un grand
bac à sable circulaire pour les plus petits
enfants.
En été, il y avait souvent
des fêtes sur cette place avec concours de
pétanque.
Les équipes étaient composées uniquement
d'hommes
et une année les femmes ont décidé elles aussi
de créer des équipes pour y participer
Ce fût une vraie petite révolution dans ce
monde de machos ha ha ha.
Ces fêtes étaient très
appréciées.
La musique était diffusée dans des
haut-parleurs et on pouvait jouer à des
petits jeux.
Il y avait le mur de boites de conserves à
démolir à l'aide d'une balle, la pêche dans
le sable etc.
Une petite piste improvisée recevait les
couples désireux
de danser la polka, la valse, le tcha tcha et
bien d'autres encore.
Papa était un homme de
la campagne et il aimait les sorties au grand
air.
Grâce à la voiture, les dimanches quand il
faisait beau,
nous sortions de la ville à la recherche d'un
petit coin tranquille
aux abords d'une forêt ou d'un champ
derrière un bosquet.
Tout était prévu pour ces escapades; une
table, des chaises, vaisselle de plastique et
réchaud de camping ainsi qu'une petite
armoire que papa avait fabriqué
et qui contenait tout ce que maman avait
besoin pour préparer le repas de midi.
Nous passions ensuite une bonne partie de
l'après-midi sur place.
Beaucoup de gens passaient ainsi leur dimanche
et il n'était pas rare de devoir changer
d'itinéraire
car "notre place" était déjà
occupé.
En été quand il faisait
très chaud, nous partions aussi faire du
camping au bord d'un lac
ou d'un étang pendant un jour ou deux.
Nous possédions deux tentes pour cela.
Dans l'une d'elle, mes deux frères et moi
passions la nuit sur des matelas gonflable.
L'autre était réservée aux parents et avait
un grand auvent à l'avant.
C'est là qu'on avait installé la table et
les chaises de camping pour les repas
ainsi que l'armoire blanche de papa qui était surmonté du
petit réchaud à gaz.
Quand le temps était au beau, c'était
magnifique, mais par contre,
il nous est arrivé plusieurs fois de partir
en catastrophe en pleine nuit à l'approche d'un gros
orage...
Pour les loisirs, tout était prévu et cela
ne coûtait presque rien.
Parfois nos parents partaient en voyage
organisé (en autocar) pour un jour ou deux
et nous ramenaient toujours un petit souvenir.
Je me souviens parfaitement d'une toute petite
poupée folklorique qu'ils m'avaient ramenée
d'Allemagne et plus précisément de la Forêt
Noire.
Elle était habillée d'une robe chasuble
noire,
d'un chemisier blanc à fronces et d'un
tablier rouge.
Elle portait sur sa tête un chapeau de paille
avec des pompons rouges sur le dessus.
De plus, ses longs cheveux étaient tressés. |