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Au quotidien....

Nous avons tellement l'habitude d'utiliser des appareils électriques de toutes sortes
qui nous aident dans notre quotidien
qu'on en vient à oublier que nos parents ont bien vécu sans eux.

Je me souviens que les seuls que maman possédait, 
étaient un aspirateur balai de marque Tornado
(qui faisait également office de sèche-cheveux et même, plus drôle encore, de batteur pour la cuisine),
un réfrigérateur et une machine à laver qui n'avait rien à voir avec celles de nos jours.

Je crois que le plus difficile dans ses corvées était le repassage.
Je la revois encore avec son fer à repasser qu'elle mettait à chauffer sur la cuisinière à charbon
et ensuite faire le va et vient sur le linge tant qu'il était encore chaud.
Pour les tissus épais et difficiles à défroisser, elle utilisait en plus un mouchoir mouillé.

Pas de cuisinière électrique, de lave-vaisselle, de micro-ondes...
rien de tout cela n'existait encore 

Maman m'emmenait parfois avec elle chez la coiffeuse
qui habitait quelques maisons plus bas dans la rue.
Elle se faisait refaire sa permanente et pendant que le produit agissait, ça discutait, ça discutait...
avec dans l'air cette forte odeur d'ammoniaque.

Grand-mère, qui habitait quelques maisons plus haut,
me cousait toujours de magnifiques tabliers pour l'école
mais elle n'était pas couturière comme sa voisine et amie.
C'est cette dernière qui me faisait les robes, blouses et autres jolies choses
que je portais dans mon enfance.

Je me souviens même qu'une année, mon plus cher désir comme cadeau de Noël
était d'avoir une robe de chambre rose comme j'en avais vu je ne sais plus où.
Maman m'a emmené chez cette dame pour les mesures et les essayages en m'expliquant
que c'était pour une cousine qui avait presque mon age.
Comme j'étais jalouse et comme j'enviais Lydia (c'est son prénom) !

Mais à l'ouverture des paquets le soir de Noël, mes yeux brillaient et 
j'étais la plus heureuse des petites filles ; tout cela pour une robe de chambre...

Le mari de la couturière était partiellement chauve et je l'aimais beaucoup.
Il avait toujours une petite friandise pour moi quand nous allions chez eux.
Un jour que l'on m'avait coupé mes jolis cheveux longs, je les ai récupérés
et je les lui ai offerts pour qu'il puisse se faire un toupet (genre de perruque pour hommes).

Mon grand-père maternel était un passionné de football 
et il écoutait les rencontres sur son vieux poste de radio.
Il ne parlait pas beaucoup et oubliait souvent l'heure ha ha ha...

Les achats de nourriture se faisaient tous les jours.
On ne connaissait pas encore le congélateur.
Non loin de chez nous se trouvait une Samer qui était un magasin d'alimentation
mais on y trouvait également
tout ce qu'une bonne ménagère avait besoin et même quelques jouets bon marché.

On y achetait du beurre coupé directement dans la motte.
On rapportait son verre de moutarde ou d'huile vide afin de le faire remplir et
les cornichons au vinaigre étaient également vendus en vrac etc.
Tout était pesé sur une balance à poids.
On achetait uniquement des légumes et de la salade quand il n'y en avait plus dans nos jardins.
Pour emballer les casse-croûtes de papa,
maman n'oubliait pas de demander quelques feuilles de papier ciré...

Selon le montant d'achat, on recevait des timbres à coller sur un collecteur.
Quand une dizaine étaient remplis on les rendait au marchand
et nous recevions en contrepartie quelques sous.

Pour le pain, la voiture du boulanger passait dans les rue et c'était bien pratique.

Tous les jours, on allait également chez le laitier avec notre pot à lait qu'il remplissait à l'aide d'une louche.

La viande et la charcuterie, maman les achetait dans la boucherie Samer qui se trouvait dans une rue voisine.
Il offrait toujours à chaque enfant une demi-viennoise 

Nous ne mangions pas très souvent de la viande et le soir c'était surtout tartines avec du lyoner
ou avec de la confiture fait maison.

Maman gérait son budget de main de maître.
Nos parents travaillaient durs afin que nous soyons toujours correctement vêtus
et que nous mangions à notre faim. 

Ah oui, j'avais presque oublié qu'à cette époque on comptait encore en ancien francs hi hi hi

Le dimanche, jour du Seigneur, le repas était servi dans la belle vaisselle
et la nourriture avait toujours un goût de fête !

Chez Manon © 2004