Cathédrale, maison de
pierres
Maison de Dieu
Mains pieuses que joint la terre
Vers le ciel bleu,
Témoin d'un passé qui m'écrase
Par sa vertu,
O Cathédrale, âme en extase
Que me dis-tu ?
Je suis la voix de tes ancêtres,
Oeuvre de leurs mains, bâtie au grand
jour,
Par les fidèles et les prêtres,
Leur acte de foi, leur acte d'amour.
Cathédrale, maison de gloire,
Quels noms obscurs
Ont caché leur superbe histoire
Entre tes murs ?
Révèle-nous la litanie
De ces croyants,
Dis-nous leurs noms, dis-nous leur vie,
Leurs fiers élans.
C'étaient des hommes et des
femmes,
Des adolescents, des vieillards aussi,
C'étaient des coeurs, c'étaient des
âmes,
Dieu seul sait leurs noms, et cela
suffit.
Cathédrale, maison mystique,
Douceur des soirs,
Où monte l'ardente supplique
De nos espoirs,
D'où vient qu'alors, en ta pénombre,
Les pleurs cachés
Sont moins lourds à l'âme qui sombre
Sous ses péchés ?
C'est que dans les splendeurs
royales
Des parvis sacrés, autour de l'Époux,
Les bâtisseurs de cathédrales
Apaisent le Ciel et plaident pour vous.
Cathédrale, maison très
sainte,
Trésor sans nom,
Maison d'amour, maison de crainte
Et de pardon.
Par l'hôte sacré qui t'habite,
O divin lieu,
Mais au coeur de qui te visite
La soif de Dieu !
La Loi d'amour est éternelle,
Toute âme, ici-bas, a sa liberté,
Mais souvent, d'un large coup d'aile,
L'homme, jusqu'à Dieu, va par la
Beauté ! |