ça
y est, cela fait maintenant quinze jours
que la bonne nouvelle nous est parvenue.
Mon fils a été accepté dans une école,
qui forme les futurs ingénieurs en télécommunications,
à Paris.
Ses
études dureront trois ans et c’est à un
peu moins
de 400 km de notre ville.
Comme
j’étais fière de lui ! Que j’étais
heureuse pour lui !
Je
l’ai annoncé à toute la famille, à nos
connaissances
et à qui veut l’entendre…
Recherche
d’un appartement, préparatifs : tout
s’est enchaîné…
Dans
tout ce tourbillon, le plus important ne
m’est apparu
que cette nuit : mon aîné va me
quitter.
Là,
j’ai craqué et j’ai pleuré, pleuré…
Je
me souviens de cette attente impatiente
pendant neufs mois.
Je
me souviens du jour où je l’ai accompagné
pour la première fois à l’école.
Je
me souviens de ses chutes à vélo et des
points de sutures.
Je
me souviens du jour de sa Première Communion,
des cours de karaté, des vacances…
Et
le temps a passé très vite, trop vite et Cédric
a grandi.
C’est aujourd’hui un grand gaillard de 1m
85
qui fait de la natation deux à trois fois par
semaine.
A
18 ans, il a réussi son Baccalauréat avec
mention,
ce qui m’a comblé de joie.
Le
mois d’après, avec son permis de conduire
en poche,
ont commencé mes nuits à épier le bruit de
la voiture
ainsi que celui de la clef dans la serrure.
Et
voilà, nous sommes maintenant à quelques
jours de son déménagement ;
comme je voudrai que le temps s’arrête !!
Il
m’a assuré qu’il rentrera pour la
Toussaint,
mais c’est encore loin le premier
novembre…
Il
n’est même pas parti et il me manque déjà.
Je me sens vieille, très vieille…
Je
ne lui montrerai pas que son départ imminent
me déchire le cœur.
Il faut que je sois forte et je le serai
pour mon mari et ma fille qui eux aussi ont
besoin de moi.
Je
suis juste une maman… |