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Petites histoires

J'ai toujours aimé feuilleter le magazine Femme Actuelle, 
et c'est là que je lisais, dans "Le coin des petits", 
ces courtes histoires à raconter aux enfants. 
Je suis sûre que vous aussi serez conquis par ces quelques textes. 
Je vous laisse la joie de les découvrir...

Les trois grains de la fortune

Jo, Jules et Jim rencontrent un lutin.
 « Si tu es magicien, disent-ils, donne-nous la Fortune . »
 « Facile, répond le farfadet, voici trois grains de sable,
voyons ce que vous en ferez. »
Jo dépose le sien dans une huître et recueille une perle.
Jules met le sien sur une pierre et obtient une pierre de lune.
Quand à Jim,
pour détruire la machine infernale d’un méchant savant,
il glisse son grain de sable dans l’engrenage.
 « Bravo ! s’écrie le lutin à leur retour.
Voici trois grains de beauté pour vous récompenser. »
Mais ces grains étaient enchantés et grâce à leurs charmes,
les trois fripons se marièrent avec les trois filles du roi.
Malin lutin qui, mieux que la Fortune,
leur avait légué l’ Amour !

Francine Trimbach

Un coq s’ennuyait dans sa basse-cour
quand un grand vent lui proposa une promenade.
Sur un nuage, il s’envola…
et atterrit en catastrophe.
Il effraya un chat, un chien, un oiseau…
Un gentil vent vint et le déposa
sur le clocher de l’église.
Le coq devint Coco Météo,
le chouchou des villageois
à qui il annonçait la pluie et le beau temps.
Mais, un jour, il se laissa tourner la tête
et perdit le nord.
Depuis, il rouille et grince
comme une vieille girouette.
Personne ne lève la tête pour connaître la météo.
Les gens préfèrent la regarder à la télévision.
Pauvre Coco !

Jeanine Vivot

Lolo, l’angelot,
est nommé « ange gardien » de Gégé,
le bébé du jardinier.
Voilà le petit ange, au bord de son nuage,
regardant le vide.
Lolo a peur, il ne sait pas encore voler,
alors il s’élance dans l’espace, les yeux fermés.
La tête en bas, il fait des culbutes, se redresse, plane…
et atterrit dans un chou, dans le jardin de Gégé.
« Bonjour, roucoule la tourterelle
qui le prend pour un oiseau blessé,
viens dans mon nid avec mes petits,
je vais te soigner. »
C’est ainsi que Lolo est devenu
l’ange gardien de la nichée…
et de Gégé, le fils du jardinier.

Francine Trimbach

Crêpe Suzette

La maman de Suzette fait des crêpes.
« Je voudrais en faire une, moi aussi ! » dit Suzette.
Elle prend la poêle et fait sauter la pâte si haut,
qu’elle passe par la fenêtre et s’envole dans le ciel.
Mais Fifi, l’oiseau du Paradis, veillait :
« Chic, une crêpe ! » dit-il,
en la prenant dans son bec.
D’un coup d’aile, il monte au Jardin d’Eden
où l’enfant Jésus mange
son goûter avec des angelots.
« Voici une crêpe » gazouille l’oiseau
en la déposant à ses pieds.
Et le petit Jésus s’est si bien régalé
qu’il l’a appelé : crêpe Suzette…

Francine Trimbach

Ronchon bougonne encore :
« Dans ton jardin ne poussent que des mauvaises herbes »,
dit-il à Fleurette qui répond :
« Tais-toi donc, tu leur fais de la peine, elles vont se fâcher ! »
Ronchon hausse les épaules et lui tire la langue.
Hélas pour lui, les mauvaises herbes
ont tout entendu et elles ont peur :
« Ce petit garçon est une méchante langue.
Il va nous arracher. Chassons-le du jardin. »
Aussitôt dit, aussitôt fait :
les racines du lierre font un croche-pied à Ronchon
qui tombe dans les orties, un chardon lui écorche les mollets,
tandis que des épines le griffent, déchirent son pantalon…
L’enfant s’est enfui en courant
et Fleurette a continué de cultiver son jardin.

Jeanine Vivot

Léon, le papillon,
est amoureux d’Adèle, la coccinelle.
« Tu as de si jolies ailes,
Mais si Adèle est belle, elle est aussi rebelle.
Aussi répond-elle :
« Je n’aime que le bon Dieu,
voilà pourquoi on m’appelle la bête à bon Dieu ! ».
Léon ne se laisse pas décourager pour autant.
Pour lui plaire,
il lui offre pucerons bien sucrés et rosée de roses…
Rien n’y fait, Adèle refuse ses cadeaux
et reste fidèle au bon Dieu.
Léon demande alors à son amie l’araignée
de tisser une écharpe avec des fils de la Vierge.
Et miracle de l’amour,
subjuguée par ce don du ciel,
Adèle accorde enfin sa petite patte à Léon.

Francine Trimbach

Pour ses 6 ans,
Marcus n’a pas eu le circuit électrique tant rêvé.
Juste une petite voiture rouge.
Tant pis ! Il remercie ses parents
et monte au grenier où il y a
une vieille armoire toujours fermée. Or la clef est là.
Il l’ouvre et entend Fanfan, le lutin des armoires,
lui chuchoter « joyeux anniversaire ».
Marcus entre alors dans le meuble magique
et se retrouve au volant de sa voiture
sur une route bordée de peupliers bleus.
Un voyage au pays des lutins dont il se réveille,
sa mère l’appelant : « A demain », lui dit Fanfan.
Et Marcus de cacher la clef dans sa poche,
car il vient de trouver la clef des songes.

Francine Trimbach

Vous croyez me saisir,
je suis insaisissable et je parcours la terre entière,
monts, forêts et jardins.
Vous me croyez ronde et fragile,
pourtant je m’échappe et je m’envole avec la brise légère
ou je glisse sur une longue feuille
en faisant du toboggan.
Et, quand je suis lasse de ces jeux,
une toile d’araignée me sert de hamac
ou bien je me repose sur la mousse d’un sous-bois.
Mille couleurs se reflètent alors sur moi et, à l’aube,
on peut me respirer sur les pétales d’une rose.
Je suis fraîche, lumineuse et, tous les matins,
j’attends le lever du soleil…
Je suis une goutte de rosée !

Jeanine Vivot

Le Soleil en habit jaune court si vite
que les nuages en habits gris n’arrivent pas à le rattraper.
La nouvelle année a débuté,
 et le soleil brille comme en plein été !
Les mamies promènent leurs petits-enfants,
les fleurs s’épanouissent : c’est les vacances…
La lune s’aperçoit que tout va de travers.
Elle fait tomber sa robe blanche sur la Terre,
qui se couvre de neige.
Et au matin, étonné, le soleil est rattrapé par les gros nuages.
Tout est en ordre, le Soleil est caché, il fait froid,
les mamies rentrent chez elles et les petits vont à l’école :
c’est l’hiver !

Jeanine Vivot

La belle Ombre a de longs cheveux sombres
et des yeux bleu nuit.
Au point du jour, avec son chien Grisouille,
elle se promène dans les sous-bois
quand elle aperçoit un panier en paille doré,
oublié dans une clairière.
Ombre est curieuse, et la tentation, trop forte.
Elle imagine déjà ce panier plein de gâteaux,
de chocolats fondants et,
malgré le soleil qui se lève, elle court vers lui,
y plonge la main, se penche pour mieux voir à l’intérieur :
vide, sans la moindre friandise,
il est nimbé de Lumière d’or.
Ombre, éblouie, s’évanouit.
Elle ne reviendra à elle qu’à tombée de la nuit,
quand les aboiements de Grisouille la réveilleront
et qu’ils reprendront ensemble
leur promenade nocturne.

Jeanine Vivot

Baba, le petit peintre, a peint un tableau :
une princesse aux cheveux d’or
se tient près d’une maison rose avec des volets bleus.
A côté, un pommier rempli de beaux fruits rouges.
Mais personne n’aimant le tableau, Baba est bien déçu.
Alors il prend la route et un jour,
au détour d’un chemin ,
il voit une maison rose avec des volets bleus et à la fenêtre… 
une princesse aux cheveux d’or
qui lui tend une pomme rouge. 
 « Goûtez ce fruit », lui dit-elle d’une voix mélodieuse.
Baba croqua la pomme, la magie opéra,
le transformant en prince charmant.
Alors il demanda la main de la princesse
qui accepta bien sûr, puisque cette histoire
est un vrai conte de fées !

Francine Trimbach

Juannas animierte Welt

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