Histoire d’amour

Une petite sirène se promenait la nuit au bord d’une rivière. L’eau murmurait : « Reviens, je t’aime. » Indifférente, la belle n’entendait pas.
Le vent répétait « Reviens ! », la sirène ne répondait pas. La pluie est tombée, la rivière a débordé, tout le pays a été inondé.
Et la belle a vu surgir un prince en habit d’argent qui lui a murmuré : « Reviens, je t’aime. » La petite sirène l’a suivi dans le lit de la rivière.
La pluie s’est calmée. Mais personne n’a compris cette si soudaine inondation. Et pour cause : c’était une histoire d’amour !

Jeanine Vivot

Tutti Frutti

A l’école des petits arbres, le jeune peuplier apprend à se tenir bien droit, le pommier à faire des pommes rondes,
le poirier des poires fondantes, le prunier des prunes parfumées…
Mais un nouvel élève vient d’arriver. Il est distrait et n’écoute jamais le professeur, préférant le chant des oiseaux ou le chuchotement du vent.
« Toi, lui dit le maître, tu as la tête dans les nuages, tu ne réussiras jamais rien ! »
Et, en effet, le jour de l’examen, le petit arbre se couvre de cerises, de pommes, de poires et même de bananes.
Il a un grand zéro et, depuis, ses copains l’appellent Tutti Frutti.

Francine Trimbach

Un doux doudou

Ce soir, dans la chambre des enfants, on entend des pleurs. Arthur veut son doudou en peluche que le chat a pris pour une souris.
Jeanette réclame son doudou-chaussette que Mamie a détricoté. Chloé cherche sa poupée, oubliée sous son lit,
tandis que le doudou-torchon de Léon est caché dans son pantalon. Les enfants crient, pleurent… sauf Colette qui dort sous sa couette.
C’est que la fille a un secret : un doudou très doux qu’elle ne perd jamais et que personne ne peut lui prendre… elle tète son pouce et sourit aux anges.

Jeanine Vivot

Le petit homme vert

Le petit homme vert n’aimait que le vert. Il portait un chapeau vert, mangeait des légumes verts et cultivait des plantes vertes.
Un jour, il rencontra Mlle Rose, qui avait des joues roses et des yeux bleus, mais qui lui plut car elle portait une robe verte.
Mlle Rose l’invita à dîner et prépara des haricots verts à la sauce verte si délicieux qu’il l’épousa.
Après, elle lui fit manger du jambon rose, des dragées roses et même de la confiture de rose.
Alors le vert et le rose se mélangèrent et le petit homme devint mauve. Il en eut une peur bleue et devint rouge de colère.
Moralité : l’amour en fait voir de toutes les couleurs.

Francine Trimbach

Le petit peintre du printemps

Cette année-là , l’hiver fut horrible. Sur son livre d’images, Petit Louis regardait les arbres dénudés, la pluie qui tombait à seaux.
C’était si triste qu’il eut l’idée d’ajouter le soleil dans un ciel bleu, des fleurs aux arbres et des oiseaux sur les branches.
Et, devant cette belle image, il s’est endormi. Au matin, son dessin était devenu réalité. Fini le ciel gris et la mauvaise saison.
Cette année-là, le printemps fut en avance et, longtemps, Petit Louis resta persuadé qu’avec ses crayons de couleur, il faisait la pluie et le beau temps !

Jeanine Vivot

L’arbre à plumes

Au fond d’un jardin, un mirabellier se meurt d’ennui. Les enfants ne goûtent plus ses petites prunes si sucrées.
Le pauvre arbre en pleure des larmes dorées quand un oiseau bleu, au-dessus de lui, voit sa peine et sa solitude.
Il siffle alors les oiseaux alentour : toute la gent ailée s’en vient à tire d’aile se poser sur l’arbre.
Il est bientôt couvert de plumes de toutes les couleurs qui frémissent au vent. Mille becs picorent ses fruits et font leur nid dans ses branches.
Depuis, tous les enfants du quartier viennent voir « l’arbre à plumes ».

Francine Trimbach

La maison d’Oscar

Oscar, le petit escargot, est sorti de sa coquille pour prendre une douche sous la pluie. Puis il s’est endormi sous une feuille de salade.
Au réveil, il dresse ses cornes, cherche sa coquille ; le vent l’a emportée. Oscar est nu, il a froid.
Mme Lapin l’invite dans son terrier, M Taupe lui offre la chaleur de sa maison. Mais Oscar refuse leur hospitalité : il veut sa coquille !
Il pleure tant que la Fée des vents qui a tout vu souffle sur la coquille qui vient rouler près du petit escargot.
Depuis, Oscar ne sort plus jamais de sa coquille. Pour un escargot, sa coquille c’est sa maison !

Jeanine Vivot

Poisson d’avril

Totor, le poisson rouge, en a assez d’être dans son bocal. Il veut être caressé comme Mimi, le chat de la maison.
Il pleure tant que Sissi, la petite sirène, vient le voir une nuit. La gentille demoiselle lui promet que « son vœux sera exaucé. »
Et le lendemain, Totor se lève avec une belle moustache et une jolie queue. Surprise dans la maison, personne ne savait que Totor était un poisson-chat !
La nuit suivante, la sirène vient compléter son œuvre et remplace ses écailles par une fourrure. Fou de joie, Totor saute du bocal et s’allonge sur le grand divan.
Au matin, toute la maisonnée donne mille caresses au nouveau matou roux et doux. Oubliant de lire le message que la petite sirène avait écrit sur le bocal : poisson d’avril !

Francine Trimbach

Manif à la ferme

« Petit, petit, petit », chante la fermière en apportant des graines dans le poulailler.
Mais cet appel ne plaît plus à la volaille qui se révolte et décide d’une manifestation pour le droit des petits !
Coqs, poules et poussins défilent dans la basse-cour en criant : « Du respect pour les tout-petits ! »
Ensuite arrivent tous les mécontents : petits pois, petits choux, petits chats, petits chiens et même quelques petits polissons.
Mais Petit Pierre n’a pas manifesté. Il préfère rester petit ange et recevoir de Mamie des milliers… de gros bisous !

Jeanine Vivot

Dame Tartine

Se trouvant trop bonne mine, Dame Tartine veut suivre un régime.
Elle quitte « son palais de beurre aux murs de praline… » et s’enferme dans une boîte en fer en compagnie de vieux biscuits.
Fini miel et confiture, elle veut être mince comme une biscotte.
Un gentil diablotin entre et lui dit : « Ma Dame, les biscottes finissent en miettes.
Retournez dans votre beau palais. Car mieux vaut faire envie que pitié ! » Et pour son retour, une fête fut organisée.

Francine Trimbach

La coquette belette

Mamie raconte à Lili, sa petite fille, l’histoire de la belette qui change de robe à chaque saison.
Au mois de décembre, pour annoncer le froid et la neige, la petite bête met sa robe toute blanche.
Au mois de janvier, pour la fête des Rois, la voilà qui s’habille de gris, couleur d’ombre et de brouillard.
Ainsi elle pourra se faufiler ou elle veut, sans être vue.
Et au mois de juin, pour hâter la venue de l’été, Dame Belette devient toute dorée comme le soleil.
Alors, Lili demande : « Mais, Mamie, est-il vrai que si la belette traverse un chemin, elle annonce la pluie pour le lendemain ? »
A quoi la grand-mère répond : « Non, ma chérie, si la belette traverse le chemin, c’est simplement qu’elle veut aller de l’autre côté… du chemin ! »

Jeanine Vivot

L’arbre à rêver

Le papa de Petit Pierre lui montre l’arbre généalogique de la famille et l’enfant le regarde tant qu’au moment d’aller se coucher, l’arbre a grandi.
Ses feuilles bruissent, des fleurs ont poussé et dans la ramure, des voix se font entendre.
Petit Pierre découvre alors que l’arbre est habité par des enfants qui construisent une cabane.
« Viens avec nous, dit un petit rouquin, je suis Émile, ton arrière-grand-père ! »
Un autre ajoute en agitant sa main : « et moi, je suis Gaston, ton grand-oncle. »
Tantine est présente également et la Mamy de Mamy et tous les joyeux petits coquins lui font signe de les rejoindre.
Petit Pierre essaie alors de grimper aux branches, tombe de son lit et… se réveille sur le tapis de sa chambre. Ce n’était qu’un beau rêve.

Francine Trimbach