HISTOIRES DU PRINTEMPS...

Bientôt le printemps ?

Si la nature est triste en hiver, c’est aussi parce qu’il n’y a pas de fleurs. Et sans fleurs, pas de couleurs !
Où sont donc les boutons d’or, les jonquilles, les pâquerettes et les bleuets ? Il fait trop froid pour que ces fleurs puissent éclore.
Mais sous terre, racines et bulbes s’apprêtent à qui mieux-mieux à donner de magnifiques fleurs.
- Moi, je me vêtirai d’une superbe robe blanche et d’un énorme bouton jaune, dit la pâquerette.
- Oh ! mais tu es loin d’être prête. Moi, mes pétales blancs viennent d’éclore à même la neige, dit le perce-neige. Je ne crains pas le froid.
Amandine et Nicolas n’entendent pas ces dialogues de fleurs. La petite fille n’en revient pas : à cette saison, elle peut cueillir un bouquet pour sa maman.
Sous terre, la jonquille reprend :
- Ne soyez pas si fiers, mes amis. Chacune de nous sortira de terre au moment propice. Mais de grâce, pas d’empressement. Suivez mon conseil.
Moi je ne sors d’ici que lorsqu’il ne gèlera plus.
- Et moi alors ! se lamente le coquelicot, j’en ai encore pour toute une saison…
Du haut de sa branche, Noirau, le merle ne soupçonne pas ces querelles de fleurs. Il répète lui aussi son numéro pour la grande fête du printemps.
Il y sera moqueur et s’exerce dès à présent, matin et soir, à ses vocalises.

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L’éveil du printemps

Et si nous allions au bois ? Les arbres n’ont pas encore de feuilles, mais sont garnis de petits bourgeons.
Regarde ce noisetier : il porte des chatons dorés, de véritables bijoux ! Souffle légèrement dessus, et il s’envolera un petit nuage de poussière d’or : le pollen.
Quel merveilleux tapis de fleurs sur le sol ! Elles s’empressent de fleurir tant que les arbres dégarnis laissent filtrer les rayons du soleil.
Oh ! là, une renoncule, appelée aussi bouton d’or, en raison de sa jolie fleur jaune. Et ici, une primevère, la reine du printemps.
Et puis, dans la clairière, toute une famille de violettes… On pourrait déjà faire un merveilleux petit bouquet pour maman !

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Surprise à l’étang…

Que se passe-t-il à l’étang ? La glace a fondu et toute une vie renaît, Croa ! Croa !
Monsieur et Madame Grenouille sont tout joyeux et font de périlleux plongeons.
- J’ai pondu des milliers d’œufs, crie dame Grenouille, toute fière, à son mari. En effet, un chapelet d’œufs tout frais flotte.
Au centre de chaque œuf transparent, il y a le têtard, le petit de la grenouille.
- Dans quelques jours, dit la dame Grenouille, chaque têtard quittera son œuf et nagera comme un poisson.
- Mais nous pouvons aussi sauter sur le sol, nous, ajoute le mari.
- Oui, mais les têtards doivent apprendre à se débrouiller d’abord dans l’eau. Ensuite, sais-tu ce qu’ils deviendront ?
- Bien sûr, dit papa grenouille. Nos petits perdront peu à peu leur queue qui leur sert de nageoire et nous ressembleront.
- Pas si vite ! Tu oublies que deux paires de pattes garnies de petites palmes remplaceront la nageoire.
- Ah oui ! Alors, ils pourront sortir de l’eau et deviendront comme nous de véritables amphibiens, aussi à l’aise dans l’eau que sur la terre.
- En attendant, conclut dame Grenouille, veille bien à ce que les oiseaux ne viennent pas dévorer nos œufs.

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Le printemps

Le printemps est là ! Finies les rigueurs de l’hiver ! L’air est plus doux, le soleil nous chatouille timidement le visage.
La nature entière change de décor et troque son manteau blanc tout pelé contre une redingote flamboyante et multicolore.
Les oiseaux se réveillent d’un long silence et chantent à tue-tête le retour du printemps.
Il y aura nourriture en abondance pour toute la famille qui bientôt s’agrandira.
Les fleurs s’épanouissent en un clin d’œil. Les bourgeons poussent aux arbres et leur donneront vite une nouvelle ramure.
Et puis voilà notre paresseux hérisson qui baille à s’en décrocher la mâchoire et hume l’air printanier…
- Quel heure est-il ? J’ai tant dormi…

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Une boite… à surprise

Comme tous les jours, Élise sort de sa maison pour aller lever la boîte aux lettres. Mais ce matin, une surprise l’y attend.
Elle a senti, sous les enveloppes, quelque chose d’anormal.
 – Ca alors ! s’écrie-t-elle. D’où viennent ces cinq petits œufs ?…
Pas de doute : c’est sûrement une famille de mésanges qui a trouvé l’endroit idéal pour y faire son nid.
C’est bien mignon, songe-t-elle, mais que dois-je faire ?
Si elles restent, elles risquent d’être écrasées par le courrier ; mais, d’un autre côté, je n’ai pas le cœur de les faire déménager.
Après quelques minutes de réflexion, Élise se décide…
Dans la remise du fond du jardin, il y a une vieille caisse, quelques planches et des outils.
- Il n’en faut pas plus pour fabriquer une boîte aux lettres, pense Élise. Cela suffira en attendant la naissance des oisillons.
Très prévoyante, Élise prend la peine de bloquer la fente de la première boîte aux lettres, en ménageant tout de même un espace pour les oiseaux.
« Monsieur le Facteur, attention ! affiche-t-elle encore. Ceci est une maison de mésanges !… »

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Une hirondelle ne fait pas le printemps

Les hirondelles sont de retour ! Ce sont les messagères du printemps. Je les ai vues ce matin avec leur dos bleu métallique et leur belle gorge blanche.
Comme elles sont courageuses ! Sais-tu qu’elles ont quitté l’Afrique et qu‘elles ont traversé les mers.
Chaque année, elles reviennent nicher au même endroit, juste au-dessus de la fenêtre de ma chambre.
Elles y ont construit un petit nid de boue séchée. Mais ne confond pas l’hirondelle et le martinet. Tu reconnaîtras le martinet aux grands cercles qu’il forme dans le ciel.
Quand il vole haut, on dit qu’il fera beau, et quand il vole bas, qu’il pleuvra !

COUCOU !… COUCOU !… COUCOU ! Qui m’appelle au loin ? C’est le coucou en personne, un oiseau bien solitaire qui vit au fond des bois.
Quand il se met à chanter, on dit qu’il fera beau… Mais le coucou est très paresseux ! Savez-vous qu’il ne se construit aucun nid !
Il préfère pondre dans le nid de ses amis. Qui va à la chasse perd sa place ! De plus, il ne couve pas ses propres œufs !
Il les confie à d’autres oiseaux qui élèveront ses petits. Est-ce pour cela qu’il passe le plus clair de son temps à chanter ?

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Petites histoires extraites du livre « 365 histoires » Editions Hemma
Textes originaux de Joëlle Barnabé, Jean-Pierre Bertrand, Jacques Thomas-Bilstein et de Marie-Claire Suigne
L'image en titre est offerte sur le blog
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